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Il y a quelques mois j’ai découvert la méditation.
Ou plutôt j’ai pris conscience de la puissance de cette pratique.

J’avais entendu parler de la méditation depuis longtemps déjà.
Grande adepte du psychiatre Christophe André, j’avais acheté tous ses ouvrages – mais son livre Méditer, jour après jour était resté là, posé sur une étagère, pendant des années.
J’étais jusqu’ici très hermétique à cette technique étrange qui me paraissait totalement inaccessible.
L’idée même de rester immobile à ne rien faire me semblait absurde.
« Une vraie perte de temps. »
Je me trompais.

Au contraire. Méditer était exactement ce dont j’avais besoin pour aller mieux.
Je l’ai découvert ces derniers mois.

Les effets de la pratique quotidienne de la méditation, même si ce n’est que 10 minutes par jour, sont si impressionnants que je me demande pourquoi j’ai mis si longtemps avant de m’y intéresser vraiment – comme si je venais de découvrir un trésor, caché là, à ma portée depuis toujours, mais auquel je n’aurais jamais prêté attention.
Ce trésor c’est le pouvoir de l’instant présent et la clé pour y accéder : la méditation de pleine conscience.

1. Méditer en pleine conscience : principe et références

La pleine conscience consiste à dompter son esprit en se concentrant sur l’instant présent, pour parvenir à se libérer au maximum de ses pensées et accéder ainsi à un niveau de conscience plus profond, au-delà de la pensée.

C’est une technique ancestrale, qui a fait l’objet ces dernières dizaines d’années, de recherches et d’études scientifiques très sérieuses qui ont largement démontré ses effets bénéfiques.

Elle a ainsi intégré de nombreux programmes de psychothérapie.

Quelques références à ce sujet :

> Méditer, jour après jour, Christophe André, L’Iconoclaste, Paris, 2011.

> Programme de thérapie en ligne basée sur la méditation de pleine conscience par l’EPSM de Lille, créé par des psychiatres.

Je vous propose également une autre référence qui m’a été utile :
> Le pouvoir du moment présent : guide d’éveil spirituel, Eckhart Tolle, 1997.

C’est un livre qui peut rebuter au premier abord et même paraitre assez « perché » – mais la pleine conscience est assez contre-intuitive quand on a un esprit très rationnel et les formules et métaphores employées par Eckhart Tolle aident à mieux saisir ce que l’on recherche avec la méditation et comment accéder à la peine conscience.

2. Quelques idées reçues sur la méditation

 

Quand on parle de méditation, l’image qui vient est souvent celle du moine bouddhiste assis en tailleur les yeux fermés, immobile pendant des heures…
Pourtant, la méditation, c’est bien plus que cela.
Il y a beaucoup d’idées reçues à ce sujet – beaucoup de préjugés. En voici quelques-uns. 

 

2.1 Méditer, c’est rester assis sans bouger, à ne rien faire, à se relaxer – Faux !

 

Méditer consiste à se concentrer sur l’instant présent.
On peut porter son attention sur sa respiration, sur les parties de son corps l’une après l’autre – ou encore sur les sons de l’environnement autour de soi.

Se concentrer sur l’instant présent, c’est en fait très difficile.
Le cerveau va avoir tendance à s’échapper dans des projections vers le futur (vais-je réussir ma présentation demain ? que vais-je faire à diner ce soir ? ) ou vers le passé (pourquoi ai-je dit cela ? je n’ai pas été à la hauteur), il va se laisser emporter par une pensée puis une autre, par des ruminations ou des jugements de soi ou des autres.
Méditer, c’est s’apercevoir que le cerveau se laisse emporter par des pensées, l’observer sans juger, et ramener son esprit à l’instant présent, se reconcentrer sur son souffle, son corps ou les sons autour de soi.

Méditer, c’est dompter son esprit pour le ramener une fois, deux fois, dix fois, cent fois si nécessaire à cet instant présent.

La méditation peut être très inconfortable !
Ses effets sont bénéfiques mais ce n’est pas facile – et pas forcément agréable sur le moment.
C’est un exercice, une pratique qui s’acquiert, qui prend du temps. Un entrainement du cerveau à faire quotidiennement comme on pratique la gymnastique ou le violon.

 

2.2 Pour méditer, il faut forcément s’asseoir en position du lotus – Faux !

 

Il n’y a pas de règle, on peut méditer dans n’importe quelle position.
Il est recommandé souvent de se tenir assis ou debout et bien droit pour éviter de s’assoupir – mais rien n’empêche de méditer en position allongée ou dans n’importe quelle autre position du moment qu’on est assez confortable et qu’on ne s’endort pas.

On peut même pratiquer la méditation de pleine conscience en marchant ou en faisant toute autre activité (comme conduire, faire le ménage, etc.) : cela consiste simplement à porter son attention pleinement sur l’instant présent. On se concentre sur ce que l’on est en train de faire, les gestes, les images, les odeurs, les bruits – au lieu de laisser notre esprit vagabonder ailleurs ou d’écouter la radio.

 

2.3 Pour méditer, il faut avoir beaucoup de temps libre – faux !

 

Bien sûr, plus on pratique, plus les effets seront bénéfiques.
Mais 10 minutes par jour de méditation suffisent à changer la vie – croyez-en mon expérience.
On peut même apprendre à pratiquer la pleine conscience en effectuant d’autres tâches.

Et puis quand on s’y met et qu’on commence à ressentir les effets bénéfiques, on devient vite accro. Plus besoin alors de se forcer pour trouver du temps.

 

2.4 Méditer, c’est égoïste, c’est se couper du monde – faux !

 

Au contraire, la méditation aide à s’ouvrir au monde, aux autres, à se connecter à l’espace qui nous entoure, à la nature.
En se concentrant sur l’instant présent on est davantage attentif à ce qui se passe autour, on est davantage dans l’écoute – au lieu d’être ailleurs, l’esprit perdu dans nos pensées.

Méditer aide à se recentrer sur les valeurs humaines fondamentales, l’amour véritable et inconditionnel, l’absence de jugement, la connexion aux autres profonde et sincère.

 

3. Pourquoi méditer ?

La méditation de pleine conscience apporte énormément de bénéfices au quotidien et à long terme.
Cela a été démontré scientifiquement.
En voici quelques exemples, dont j’ai pu moi-même faire l’expérience.

 

3.1 Méditer pour éloigner le stress et l’anxiété

 

La méditation n’est pas un remède magique miraculeux au stress mais elle apporte énormément d’apaisement.
En concentrant votre esprit sur l’instant présent, vous mettez à distance les pensées anxieuses et les ruminations, vous vous ancrez dans la réalité du présent, où vous êtes en sécurité.
Les problèmes, les inquiétudes ne sont que des projections dans le futur.
Revenir au présent aide à éloigner voire même dissoudre les pensées anxieuses.

 

3.2 Méditer pour aller mieux et s’aimer mieux

 

Méditer aide à mettre à distance les pensées négatives et en particulier les jugements négatifs que l’on peut avoir de soi et des autres.
En prenant conscience que ces pensées et jugements ne sont que la production automatique « réflexe » de votre cerveau, vous accédez au « moi » profond, conscient, au « moi » qui observe ces pensées : vous prenez conscience que vous n’êtes pas vos pensées. Vous vous en éloignez – et la souffrance s’éloigne.

La méditation peut être pratiquée comme une hygiène de l’esprit : méditer chaque jour au moins quelques minutes est une habitude qui fait du bien, qui apaise, qui aide à éloigner le stress et la souffrance psychique.

La méditation est aussi un outil efficace en cas de crise, quand on se sent envahi par une émotion forte, que ce soit la panique, la colère, la tristesse ou la déprime. Un « shot » de méditation de 15 minutes peut aider à se calmer, à revenir à l’instant présent, à mettre à distance les pensées négatives, à se souvenir qu’on est en sécurité, là, maintenant.

Quand on est sujet à des souffrances psychologiques fortes, il arrive qu’on fusionne avec nos pensées. On s’enferme dans un cercle vicieux de pensées noires qu’on croit être la réalité. La méditation aide à prendre du recul et prendre conscience que ces pensées ne sont pas la réalité : vous pouvez alors vous distancier de ces pensées, ce qui donne une première forme d’apaisement. C’est la « défusion ». Par un travail régulier et répété, vous pouvez même apprendre à remplacer peu à peu ces pensées par d’autres pensées, plus intentionnelles et qui vous seront plus utiles.

 

3.3 Méditer pour accéder à son intuition

 

En s’ancrant dans le présent, on accède au « moi » conscient profond.
Par la méditation vous pourrez vous libérer des pensées réflexes, des automatismes acquis par le passé, des habitudes qu’on vous a transmises.
Vous accéderez plus facilement à votre cœur, à votre intuition profonde.
Vous deviendrez plus lucide pour prendre les bonnes décisions.

 

3.4 Méditer pour accueillir ses émotions

 

Méditer aide à écouter son corps.
La méditation de scan corporel (body scan) consiste à prêter attention successivement aux différentes parties de son corps et d’y déceler les signes physiques des émotions que l’on ressent : nœud dans le ventre, picotements dans les doigts, sensation de chaleur, gorge serrée, etc.

En prendre conscience et respirer tranquillement dans ces sensations vous permettra d’accueillir pleinement vos émotions, de vous laisser traverser par elles, et de les laisser s’en aller.
Nier l’émotion ou lutter contre elle, ne fait que l’amplifier et ne la fait pas disparaitre.

Au contraire, accepter ce qui est, ce qu’on ressent, en prendre conscience et accepter de le ressentir pleinement, permet de s’en détacher.
Et de s’en libérer

 

4. Mon expérience : c’est mon histoire

J’ai toujours été très anxieuse, très stressée.
C’est comme un mode de survie – une habitude prise dans l’enfance de ruminer sans cesse, de me projeter dans l’avenir en envisageant tous les obstacles, en imaginant toujours le scénario du pire, comme une façon d’anticiper, de déjouer, d’éviter les problèmes -et de garder le contrôle.

Pourtant le stress et la panique n’évitent pas le danger.
Au contraire, toujours anticiper le pire peut même contribuer à produire ces situations du pire – par effet de ce qu’on appelle la « loi de l’attraction » – j’y reviendrai dans un autre article.
Dans tous les cas, la panique crée de la confusion et non la clarté nécessaire pour affronter sereinement les obstacles.
J’ai mis du temps à le comprendre.

J’ai connu plusieurs épisodes dans ma vie où le stress lié au travail a pris de telles proportions qu’il a eu des conséquences très coûteuses et douloureuses sur ma vie : problèmes de santé, insomnies persistantes, grandes difficultés relationnelles, rupture amicale…
Lors de l’épisode le plus récent, j’ai bien eu peur de perdre tout ce que j’avais construit et que j’avais de plus cher dans ma vie.

C’est là que j’ai découvert le pouvoir de la méditation.
Il y a un avant et après.
Depuis, je n’ai pas manqué un seul jour de pratique – 10 minutes par jour au moins. Pas toujours au même moment de la journée. Mais chaque jour sans exception.

La méditation n’a pas fait disparaitre le stress complètement.
Mais elle l’a considérablement réduit.
Et surtout elle m’a donné un outil incroyable pour accueillir mes émotions négatives et faire face aux situations de détresse ou de panique.
En méditant, j’arrive à me ré-ancrer dans le présent, me calmer, retrouver de la sérénité, de la confiance, de la lucidité – et même de la bonne humeur !

 

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